Le Baromètre de la Diversité dans les Conseils d’Administration, publié chaque année depuis 2014 par BSB, présente ses statistiques après les AG 2020. Quatre principaux enseignements sont relevés par les chercheurs de l’équipe Finance, Gouvernance & RSE de l’Ecole:
- La diversité de genre est entrée dans les pratiques (autant de femmes que d’hommes nommés aux AG 2020)
- La diversité d’âge, par contre, ne progresse pas (un âge moyen toujours de 54 ans et seulement 10% de 18-40 ans et 19% de 41-50 ans nommés dans les conseils)
- Un renforcement de l’influence des réseaux sur le recrutement (les nouveaux administrateurs sont issus des écoles d’élite, ont exercé dans un ministère, ou sont multi-mandats – c’est vrai aussi pour les femmes)
- Et une baisse de la proportion de CEOs parmi les nouveaux administrateurs
L’étude porte sur les sociétés du SBF 120, de droit français, soit 112 sociétés, soumises à la loi Copé-Zimmermann relative à la diversité de genre dans les conseils d’administration, qui requiert une représentation minimale de chaque genre d’au moins 40%. Les administrateurs représentants les salariés n’entrent pas dans le calcul du ratio de 40% et ne sont pas pris en compte dans l’étude.
Un recrutement à parts égales entre hommes et femmes
Trois ans après la mise en place du quota de 40%, les conseils d’administration des sociétés françaises du SBF120 ont définitivement adopté l’équilibre de genre dans leurs pratiques de recrutement: en 2020, pratiquement la moitié des administrateurs nommés aux AG sont des femmes. Même si la proportion est moindre, les recrutements féminins ont atteint 36% dans les sociétés étrangères du SBF120. La part des femmes dans les conseils d’administration se stabilise à 45,2%.
Un âge moyen d’entrée dans les conseils stable à 54 ans
Si la diversité de genre est devenue naturelle dans les conseils d’administration, la diversité en termes d’âge reste limitée et l’ouverture des conseils d’administration aux 40 ans et moins reste une exception (10% des élus). Les femmes nommées sont un peu plus jeunes (âge moyen de 52 ans, au lieu de 56 pour les hommes) et sont moins représentées dans la tranche 61 ans et plus.
Une convergence des profils entre hommes et femmes qui se confirme
Les caractéristiques dominantes (plus de la moitié des élus aux AG 2020 concernés) des nouveaux administrateurs sont la formation en gestion (65%), l’expérience de direction (directeurs, membres du comité exécutif: 66%), l’expérience internationale (66%), l’expérience en finance (53%) et l’expérience comme administrateur d’autres sociétés cotées (60%). Elles sont dominantes aussi bien chez les hommes que chez les femmes.
Être CEO n’est plus un passage obligé
Longtemps considéré comme une expérience incontournable pour être administrateur, être le numéro 1 d’une entreprise (CEO) est une caractéristique que 43% des nouveaux administrateurs de 2020 détiennent (contre 53% pour ceux de 2019). Si la proportion demeure plus forte chez les hommes, elle est également en baisse comme chez les femmes.
L’influence des réseaux sur le recrutement se renforce
Les administrateurs nommés aux AG de 2020 sont pour 44% d’entre eux diplômés d’une école d’élite (contre 40% en 2019), 21% ont une expérience en Ministère (18% en 2019). Après avoir connu une baisse de 2014 à 2017, les statistiques sont en augmentation pour les femmes comme pour les hommes. Les réseaux d’administrateurs sont également très influents avec 60% des nouveaux nommés ayant ou ayant eu au moins un mandat dans une autre société cotée. Alors que les réseaux d’administrateurs étaient très masculins, ils se sont ouverts aux femmes avec la loi Copé-Zimmermann et les nouvelles administratrices sont mêmes plus nombreuses en proportion à avoir cette expérience : 63% contre 58% pour les hommes.
Retrouvez des informations plus complètes sur cette nouvelle édition du Baromètre 2020 de la Diversité dans les Conseils d’Administration sur barometre.preprod.bsb-education.com et dans cet article publié sur The Conversation.